Ça fait maintenant quelques temps que je pratique les MOOCs. J’adore ça. J’en ai suivi environ 40. Ça fait de moi un serial MOOCer, non ? Là dedans j’en ai réussi 26 avec succès. Et j’en ai suivi à peu près 11 seulement pour voir, ou pour glaner un concept ou deux par ci par là. Je commence à bien cerner les conceptions qui fonctionnent, et celles qui ne fonctionnent pas. Voici donc une liste de 12 points à suivre aveuglément si vous souhaitez rater à coup sûr la conception de votre MOOC.

  1. Ne dites surtout pas quel niveau minimum est requis pour suivre votre MOOC. Cachez le. Laissez donc l’étudiant le découvrir à ses dépends, au fur et à mesure de son investissement.

  2. Réalisez des slides les plus denses possible. Plus vous en mettrez, plus vous serez ennuyeux. Ne laissez pas de vide. Remplissez et remplissez encore.

  3. Lisez vos slides mots pour mots et du ton le plus morne possible.

  4. Ne faites apparaître aucun humain dans vos vidéos. Juste des slides.

  5. Évitez de sourire. Sourire pourrait faire croire que vous êtes heureux de faire ce que vous faites. N’hésitez donc pas à avoir l’air de vous ennuyer lorsque vous enregistrez les vidéos.

  6. Comme enseignant, choisissez quelqu’un qui maîtrise mal la langue d’enseignement.

  7. Réalisez les vidéos quelques jours seulement avant leurs diffusions. La loi de Murphy c’est pour les faibles. Vous êtes bien au-dessus de ça, et vous savez que tout se passera bien.

  8. Abusez de liaisons comme «il est évident que …», «il découle évidemment que …», «donc comme nous le savons tous depuis l’école maternelle …», etc. Et ceci tout particulièrement si votre sujet est difficile.

  9. Faites en sorte que l’équipe enseignante ne participe pas aux forums de discussion. Sous aucun prétexte.

  10. Proposez un maximum de quizzs et de devoirs sans aucun rapport avec le contenu de la semaine.

  11. Faites comme si donner un MOOC était exactement la même chose que donner un cours dans la vie réelle. Surtout ne changez rien. Surtout ne vous adaptez pas.

  12. En ce qui concerne (encore une fois) les vidéos et les slides, veillez bien à ce que leur qualité les rendent illisibles. Et pour parfaire le tout, assurez vous qu’on ne puisse pas les télécharger.